A découvrir

Raspigaous "Mauvaise herbe"
Même si ils ne furent ni les premiers (Daipivo ?), ni les plus roots (Sons of Gaia ?), ni les plus métissés (Gang Jah Mind ?), ni les plus drôles (Super Kemia ?), ni les plus jungle (Watcha Clan ?), les Raspigaous ont toujours fait figure de favoris parmi les nombreux bons groupes de reggae marseillais. Cela fait maintenant 8 ans qu’ils drainent toujours autant de monde pour des concerts explosifs, surtout depuis le fameux Vitrolles qui les a fait connaître. Après quelques changements de line-up revoici Lionel Achenza et sa tribu (11 personnes au total) pour un troisième album très pro et très réussi. La tendance à se poser en donneur de leçons qui pouvait agacer chez les Raspi (et que l’on retrouve chez beaucoup de groupes de reggae en français comme Sinsemilia) disparaît progressivement pour laisser place à des textes plus variés et matures. Même si les sujets de prédilections des Raspigaous restent les mêmes, ils sont abordés de façon plus subtile. Ils chantent toujours leur amour pour la Ville de fous qu’ils habitent, soulignent les dysfonctionnements dans l’industrie du disque (mp3), dénonce les inégalités directement (Chars et soldats) ou indirectement (La ballade de l’huissier), mais prennent aussi le temps de s’intéresser a la faune marine (L’arapède) et terrestre (C’est un safari ou Top classe) pour en tirer des règles de vie. Certains sujets plus personnels comme Le rasta ou S’échapper révèlent une écriture assez lucide et sincère. Niveau musical, pas de révolution : beaucoup de reggae cuivré, de chœurs chauds, un peu de ragga et de dub ; des airs « joués plus de 100 fois » comme ils le chantent eux-mêmes, mais qui, lorsqu’ils sont joués aussi bien et servent a véhiculer des textes percutants, qui donnent envie de danser, ne sont pas prêts de lasser.
Huuummm, bonne écoute mesdemoiselles et messieurs...